Impact des mégots de cigarette

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L’impact des mégots de cigarette sur les ressources en eau

Plus que les pailles ou les sacs plastiques, les mégots de cigarettes constitueraient le polluant le plus néfaste aux océans, d’après une enquête publiée par NBC News

cigerette butts in the sand

En effet, les mégots de cigarettes jetés sur les trottoirs, les plages ou dans les parcs sont des déchets toxiques pour les animaux, à cause des produits chimiques qu’ils contiennent. Il s’avère également polluants car ils sont fabriqués à base de plastique. Néanmoins, il existe des solutions pour lutter contre cette pollution, par exemple des cendriers adaptés ou des mesures plus contraignantes comme l’éco contribution des fabricants. Un reportage du Monde « Plan B ».

L’an dernier, Nicolas Hulot, alors ministre démissionnaire de l’écologie fustigeait le manque de conscience écologique de nos concitoyens qui continuent largement à jeter leurs mégots de cigarettes par terre. Ce sont précisément les filtres à cigarettes qui posent problème car aucune réglementation n’existe à l’échelle de la planète pour procéder à leur élimination et par conséquent, une très grande partie des mégots se retrouvent dans les mers et les océans. Pour information, sur 137 millions de mégots jetés par terre chaque jour à travers le monde et sur cette quantité, 40 % échouent dans les océans.

C’est un problème majeur qui nécessite une vraie prise en charge au niveau mondial, au même titre que les mesures mises en place pour réduire la consommation de plastique. A cet égard, des scientifiques et activistes écologiques américains ont créé une société à but non-lucratif, Cigarette Butt Pollution Projet, afin de faire interdire aux États-Unis et à travers le monde, l’utilisation de filtres à cigarettes. Mais les lobbies américains étant particulièrement puissants, l’entreprise n’a pas encore réussi à trouver un accord pour atteindre ses objectifs. Le filtre à cigarette est en effet un puissant argument marketing pour encourager la consommation de cigarette.

  • Les cigarettes mettent en moyenne 12 ans pour se dégrader totalement : les filtres se dégradent entre 1 et 2 ans, mais l’un de ses composants, l’acétate de cellulose, met quant à lui près de 10 ans pour se biodégrader.
  • Selon La Butt Pollution Projet, sur les 5200 milliards de cigarettes produites chaque année dans le monde dont la plupart sont dotés de filtres, 66 % finissent dans la nature.
  • Sachant qu’un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau, les répercussions des déchets de mégots à l’échelle mondiale sur les ressources en eau sont catastrophiques.
  • Les mégots de cigarettes représentent 40 % des déchets récupérés dans les villes et sur les plages lors des campagnes internationales de nettoyage. C’est le détritus le plus répandu ramassé sur les plages du monde.
  • En France, chaque année, 30 à 40 millions de mégots sont jetés par terre, dont 40 % échouent dans la nature.
  • Une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour pendant 50 ans aura indirectement utilisé 1,4 millions de litres d’eau pour sa consommation (source : étude de l’Imperial College London publiée en 2018 portant sur les conséquences de la cigarettes sur l’environnement).

Chaque cigarette contient près de 4000 substances chimiques, dont une centaine sont toxiques voire cancérigènes, comme la nicotine, les phénols ou encore les métaux lourds. Et ces substances nocives finissent pour la plupart dans les égouts et se retrouvent dans les réseaux d’assainissements des eaux qui ne sont pas équipés pour les traiter.

Devant un tel déferlement de mégots qui polluent les eaux de surfaces et les nappes phréatiques, des entreprises se sont créées pour recycler les mégots. Par exemple, la société bretonne MéGo recycle les filtres à cigarettes en matière plastique pour les transformer en objets divers : pots à crayons, règles, cendriers…

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